Patrimoine
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La Chartreuse de Durbon
Durbon est un petit hameau de la commune de Saint-Julien-en-Beauchêne. L’ancien couvent, par sa position dans les montagnes et au sein des forêts, rappelle un peu la situation de la Grande-Chartreuse du département de l’Isère. C’est là qu’en l’année 1116 s’établit un nommé Dom Lazare avec quelques frères de l’ordre des Chartreux. Ce fut en l’année 1188 qu’Adélaïde de Flotte, de la famille de Montmaur, donna aux moines de Durbon la maison de Berthaud, pour y établir les religieuses de Saint-André-de-Prébaion, près d’Orange. La Chartreuse de Durbon ne tarda pas à s’agrandir. Les seigneurs voisins, les propriétaires, tous ceux qui pouvaient acheter le salut de leur âme, se firent un devoir de venir en aide à ces pieux solitaires, et vers le milieu du douzième siècle les donations, les achats, les échanges, avaient considérablement accru leurs possessions.
Innovations et circulations techniques dans les Alpes du Moyen-Age à l’Epoque Moderne
La Chartreuse de Durbon était propriétaire de plusieurs mines de fer, de cuivre et de plomb, exploitées dès le début du 16e siècle qui alimentaient des martinets étrangers à l’abbaye. Dans le courant du 17e siècle, celle-ci investit davantage dans son patrimoine et créa le haut fourneau de Rioufroid, les martinets de Rioufroid et de Recours, ainsi que d’autres établissements, approvisionnés par ses propres bois comme le haut-fourneau de Chichiliane.
Les prospections entreprises dans la Commune de Saint-Julien-en-Beauchêne ont permis de retrouver les vestiges de plusieurs de ces établissements métallurgiques parmi lesquels un haut-fourneau et un martinet.
À proximité du haut fourneau coupé par la route forestière qui dessert la forêt domaniale, ont été retrouvés des amas de scories denses ainsi que des laitiers de nature archaïque en cours d’étude. Des billes et fragments de fonte sont fréquemment associés aux déchets.
Surmontant les ruines, une galerie de mine précédée d’une exploitation à ciel ouvert développe une vingtaine de mètres dans les calcaires du Crétacé Supérieur, suivant une strate de minerai de fer de faible puissance.
D’autres galeries de mines signalées dans les archives n’ont pu être retrouvées. En revanche, plusieurs niveaux géologiques contenant du minerai de fer ont été identifiés dans les corniches calcaires qui barrent la rive droite du ravin. Des sentiers muletiers parfois taillés dans le roc ont été repérés en altitude (plus de 1700m). Ces sentiers qui permettaient de relier les différentes vallées entre elles constituent un réseau reliant les principales unités métallurgiques entre elles.
Le complexe métallurgique de la Chartreuse de Durbon constitue un site de grande importance dans le domaine de l’histoire des techniques métallurgiques.
L’église Saint-Blaise et ses tableaux
Pour visiter l’église, prévenir la mairie 48h à l’avance.
Saint-Julien-en-Beauchêne est une commune au patrimoine culturel particulièrement riche.
Le tableau “L’Assomption” de Philippe de Champaigne est une des oeuvres les plus importantes des HautesAlpes et est classé monument historique depuis 1906. Il peut être admiré en l’église Saint-Blaise qui possède également un tableau du peintre italien Francesco Trevisani (la vierge à l’enfant endormi et Saint JeanBaptiste).
L’assomption de Philippe de Champaigne (peintre flamand né à Bruxelles en 1602, mort en France en 1674) : Cette huile sur toile (1,85m de large sur 2,45m de haut) fût peinte en 1671 sur commande des Chartreux de Durbon pour 330 livres.
La vierge à l’enfant endormi avec Saint-Joseph et Saint Jean-Baptiste, œuvre de petit format de Francesco Trevisani (Cap d’Istria 1656 – Rome 1746), peinte vers 1700. Classé monument historique en 2000.